Ce phénomène de décollecte n’a jamais été observé depuis plus de deux ans. En effet, la Caisse des Dépôts a enregistré une décollecte de près de 1,6 milliard d’euros sur le Livret A, et de 520 millions d’euros pour le Livret de Développement Durable ou LDD, pour le mois de septembre.
Puiser en cas de besoin
Depuis le début de l’année, la collecte nette sur le Livret A et le LDD est tout de même de 20,98 milliards d’euros, soit 20,5% de plus que celle de 2012 à la même époque. L’encours total s’élève à 363,6 milliards d’euros, en hausse de 19,5% par rapport à septembre 2012. D’après ces chiffres, les Français orientent de plus ce qu’on continue à appeler leur « épargne » vers une sorte de super porte-monnaie rémunéré dans lequel ils n’hésitent pas à puiser lorsqu’ils en ont besoin. Cette pratique est saine en termes de gestion de patrimoine, mais elle est corroborée par les chiffres du crédit à la consommation qui ne cesse de baisser, et plus particulièrement du revolving. En effet, les Français trouvent plus intéressant d’avoir un matelas dans lequel puiser et qu’on reconstitue au fur et à mesure des besoins, qui rapporte 1,25% net, que de devoir payer 15% d’intérêt sur un découvert.
Désintérêt pour les projets d’épargne longue
Cette situation nous amène à mieux connaître les comportements des Français, dont :
- L’abandon des projets d’épargne longue, malgré les prochaines dispositions fiscales ;
- L’augmentation de foyers français régulièrement à découvert en fin de mois.
Cependant, le fait de ne pas s’intéresser aux épargnes longues n’est pas bon dans le cadre de la préparation à la retraite et dans le cadre du financement de l’économie nationale… Les Français pilotent leur vie à très courte vue, notamment ceux qui n’ont pas la chance d’être fonctionnaires. Ils n’ont plus confiance dans l’avenir pouvant inciter à s’investir. Ils se sentent plus en sécurité avec leur Livret A.