La baisse du taux du Livret A : les conséquences

Depuis le début de ce mois d’août, le taux d’intérêt du livret réglementé est passé de 1,75% à 1,25%. Cette baisse de rémunération du Livret A aurait pu être plus sévère, dans la mesure où son calcul est basé sur le taux d’inflation hors tabac, qui est de 0,9%. En effet, selon ce calcul, le nouveau taux du livret A aurait dû être de 1%.

Au bénéfice des logements sociaux et l’investissement des ménages, tout en augmentant les liquidités bancaires

Si cette baisse de rémunération du Livret A n’est pas très bien perçue par certains, elle serait une aubaine pour le secteur du logement social. En effet, cela permettrait à l’Etat de faire une économie conséquente de près de 600 millions d’euros, qui sera consacrée à la construction de nouveaux HLM, selon le ministre Pierre Moscovici. En effet, le ministre du logement Cécile Duflot a exposé deux nouvelles mesures dans ce secteur, dont le financement d’une enveloppe de 120 millions d’euros reversés sous forme de prime à la construction de logements sociaux, et une baisse de moitié du taux de l’éco-PLS (éco-prêt logement social) qui passera de 1% à 0,5%.

En outre, cette baisse du taux de livret A permettrait d’encourager les ménages à investir. En effet, le gouvernement français souhaiterait que l’abaissement du taux de rémunération du livret A motive les Français à considérer ce produit d’épargne défiscalisé comme un moyen de placement à long terme.

Livret A, critiqué par le Fonds Monétaire Internationale

Par rapport à cette fiscalité particulière du livret A, le Fonds Monétaire Internationale (FMI) a publié un rapport dénonçant une concurrence déloyale. Dans ce rapport datant du 5 août dernier, le FMI appelle le gouvernement français à « supprimer les incitations fiscales et réglementaires qui portent atteinte à la collecte de l’épargne par les banques ». En effet, les livrets bancaires constituent les premières cibles de cette concurrence déloyale, parce qu’ils ne peuvent pas lutter à armes égales avec ce produit d’épargne réglementé. Rappelons-le, les livrets bancaires sont soumis au barème de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 15,5%.