Il escroque les banques avec une fausse identité

Sébastien Bertin a été condamné le 25 mars 2010 à un an d’emprisonnement pour des faits de vol et d’escroquerie. Il a comparu devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains la semaine dernière, suite à l’opposition au jugement qu’il a formulé le 7 avril 2010. Il comparaissait détenu, placé sous mandat de dépôt, après avoir fait appel d’une condamnation récente aux Assises.

Faits reconnus…

Les faits, il les reconnaît. En effet, le chef d’établissement de la poste de Sisteron a déposé une plainte le 1er août 2005, après le retrait d’un colis contre remboursement pour lequel un chèque falsifié de 690 euros lui a été remis. Quelques mois plus tôt, le chef de la BNP de Digne signale l’ouverture d’un compte frauduleux avec une facture EDF trafiquée. Le compte n’a jamais reçu de versement, et a immédiatement été plongé dans les confins du découvert autorisé : 1 135 euros. Le titulaire du compte devait déposer à son tour, une plainte pour le vol de sa carte d’identité. Et à la grande surprise de l’agence bancaire : l’homme est dans un fauteuil roulant alors que celui qui a ouvert le compte était valide !

Et le 5 août 2005, c’est la poste de Château-Arnoux qui dépose une plainte contre la compagne de Sébastien Bertin, qui est condamnée depuis pour recel de ces infractions.

Jonglage entre les comptes

Le couple Bertin jongle entre leurs comptes du Crédit Agricole et de la BNP. Ils émettent des chèques de l’un pour approvisionner l’autre, et utilisent les fonds avant que l’écriture ne soit rejetée par la banque émettrice. Sébastien Bertin tire un chèque de 15 000 euros de son compte de la BNP au profit de son compte au Crédit Agricole, et sa compagne procède à la même opération avec un montant de 20 000 euros.

Sébastien Bertin a fourni la quittance EDF ainsi qu’une carte d’identité appartenant à la même personne pour ouvrir son compte à la BNP. Il détient également des bulletins de salaire correspondants, qu’il compte utiliser pour l’obtention des crédits revolvings à ce moment-là. Mais heureusement, ces derniers ne lui seront pas accordés… Selon ses dires, tout cet argent devait lui servir à ouvrir un magasin d’informatique à Manosque. Et il affirme qu’il comptait rembourser les « prêts » avec les bénéfices de son commerce.

Il nie toujours le vol de la carte d’identité

Huit ans se sont passés, Sébastien Bertin nie toujours le vol de la carte d’identité, alors que le procureur affirme qu’« aucun élément du dossier ne montre le contraire, requérant la confirmation de la première décision. Malgré le fait que le prévenu ait insisté ne pas avoir volé la carte d’identité qui lui avait été « confiée », le tribunal l’a jugé coupable et l’a condamné à un an de prison ferme, qui a accueilli les parties civiles de la poste, pour un montant de 693 euros et du Crédit Agricole pour la somme de 14 409,91 euros, et constaté le désistement de la BNP.